Cloak and dagger night ( Tora ( peut heurté la sensibilité de certaines personnes ))

Trois semaines. Il avait passé trois semaines chez lui, trois semaines non reposante mais surtout, après ces trois semaines, il était de retour sur le territoire japonais. Il avait conclus quelques jours plutôt une entente de marché avec un grand propriétaire d'hôtel du pays du soleil levant qui aiderait à augmenté l'économie local et à redoré l'image de l'hospitalité du cartier Shinjuku. Pour le moment, l'américain fuyait les médias mais ne pouvaient pas se couper entièrement du monde comme il l'aurait souhaiter en cette période. Une grande fête dont il était à peu près le centre de l'attention était donné en soirée de la journée même où il posait les pieds à Tokyo. Heureusement pour lui, la suggestion que la fête se passe sous le thème d'un bal masqué le ravissait. À tout moment il pourrait s'évader de cet endroit à la fausse ambiance de travail agréable.

Cette rencontre se passait dans une autre hôtel que celle où il avait habitude de loger lors de ses séjours au Japon mais, pour une raison tellement évidente qu'il ne vaut pas la peine de cité, ça l'intéressait de faire du changement pour une fois. Pendant son après midi dans les boutiques les plus haut de gammes, accompagné par sa fidèle buttler Alicia, Elric chercha quel genre de vêtements et de masque il devrait porter pour passer le plus invisible au yeux de ses inssuportables collègues. En passant près de l'Eternal Desire en voiture de luxe, il pensa à son ancien amant et l'amertume de leur séparation lui fit faire une courte grimace. Il n'était pas vraiment en air de satisfaire une quelconque luxure. Il se mit à pensé à la première fois où il était entré dans le club, à se moment là, il fuyait la l'image mental d'un jeune homme en particulier et encore aujourd'hui, c'était ce qu'il aimerait faire. Mais, il n'allait tout de même pas faire la bêtise d'aller voir l'asiatique au long cheveux mauve ?

Avant la fin de l'après-midi, le Marsh appela au club pour réserver Tora comme hôte et lui envoya une invitation au bal masqué et tout ça, sous le pseudonyme d'Emmanuel Meister, sur la carte d'invitation étant marqué les initiales E&M. Le nom allemand étant peut-être choisit au hasard l'incita à peut-être aller rechercher la provocation dont il aimait tant avec un costume de type militaire allemand. Il abandonna cependant cette idée sous les conseils d'Alicia, comme quoi c'était soit peu approprié ou soit se serait trop évident que c'était lui sous le costume. Il tomba cependant peu après sur une idée encore plus intéressante.

La soirée commençait à devenir plus mouvementés par l'arrivé grandissante des invités. L'américain faisait son roi des pachats, assis dans un fauteuil d'un rouge sombre et velouté, la tête appuyé contre son poing dans une attitude désintéressé et une jambe relever sur l'un des accoudoir du meuble une place. Il était immanquable, même s'il était au fond complètement de la salle. Il était richement vêtu à la mode turque , un pantalon bouffant d'un blanc d'ivoire et d'une chemise à grande manche de la même couleur, surmonté d'un tabor d'un rouge soyeux, beaucoup de bijoux en or, des bracelets, des bagues, un collier, des pantoufles pointus de style persane et un loup blanc et sans motif masquant son visage. Il avait été même jusqu'à se rasé son échantillon de barbe, ce qui sans le masque, lui donnait un air beaucoup plus jeune.

Elric attendait patiemment son ex et son hôte pour la soirée, se demandant s'il viendrait, ne sachant même pas comment il agirait lorsqu'ils seraient ensemble. Pour le moment, il était une autre personne, peut-être qu'il agirait comme une autre personne. Ses yeux étrangement plus terne, moins vivant fixait la porte d'entré jusqu'à ce que...

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Jusqu’à ce qu’un Oni entre dans la salle... Il se dirigea lentement vers l’homme assis sur son « trône ». Il releva à peine son masque, juste assez pour que l’on voit sa bouche.

- Vous avez demandé à ce que je passe la soirée avec vous?

Il redescendit le masque parfaitement sur son visage. Le japonais était certain de ne pas s’être trompé. La réaction qu’avait eue l’homme, et ce changement d’intensité dans ce regard. Ses yeux… ses yeux! Il les avait déjà vus, et il était impossible pour lui de les confondre avec n’importe quels autres. Mais si c’était son ex, cela voulait-il dire qu’il allait se moquer, d’une manière ou d’une autre, de lui? Bon, faisons comme si l’on n’avait pas remarqué. Il tendit la main vers « l’étranger » une chance qu’il avait un masque parce que ses joues étaient légèrement rouges. Cet homme voulait sans doute jouer une fois de plus avec lui pour le jeter après. Si c’était vraiment le cas, il partirait le plus vite possible. Après tout, il ne fallait pas que ses espoirs d’avoir une relation normale avec lui soient complètement anéantis.

***

Il s’était fait couper les cheveux comme il se l’était dit. De long à court, il y avait un grand changement, et pour lui c’était vraiment étrange comme sensation. En plus de sa coupe, il avait même pensé à changer sa couleur, mais n’avait pas été jusqu’au bout de l’idée. Il aimait cette couleur, et puis s’il revoyait Elric… Cela faisait trois semaines. À peine quelques jours seulement après le départ de son ex, il s’était mis à suivre des cours d’autodéfense, et à chercher des compagnons pour tromper son manque de l’américain. Malgré tout, il n’était pas capable de l’oublier, rien n’y faisait. De plus le fait que les policiers avaient pris contact avec lui pour l’informer de la mort de sa mère, lui avait rappelé la scène où elle se faisait déchiqueter. Le jeune homme avait quand même réussi à le repousser dans le fond de ses pensées malgré tout.

Il venait de finir ses courses et fut surpris de voir épingler sur sa porte le petit papier habituel des réservations. Il y avait avec un carton d’invitation où toutes les informations sur la soirée à laquelle il devait se présenter étaient, ainsi que le nom du client. Ce nom ne lui disait rien. Il ne se souvenait pas avoir jamais eu un client avec ce nom, peut-être que l’un de ses réguliers l’avait recommandé. Tora ne poussa pas plus loin la réflexion. Si quelqu’un voulait passer la soirée avec lui, c’était un peu plus d’argent dans ses poches. Bon, maintenant qu’il savait qu’il était de sortie ce soir, il fallait qu’il se prépare. Il prit sa douche, puis se chercha un déguisement. Ce n’était pas vraiment difficile depuis les jours cosplays qui avaient été instaurés au club. Il fallait qu’il choisisse maintenant. Tora sortit un kimono noir avec un léger motif floral dans le tissu, ainsi qu’une araignée brodée sur le côté droit, un peu en bas de la clavicule lorsque celui-ci était sur le corps. De longues chaussettes blanches, ainsi que des zori allèrent rejoindre le bout de tissu sur le lit. Ueno regarda l’heure et commença lentement à s’habiller. Il mit ses sous-vêtements, puis enfila les tabi et enfin le Kimono. Il alla se regarder dans le miroir de sa salle de bain. Oui, il n’avait pas perdu la main! Le jeune homme se gratifia d’un sourire et alla appeler un taxi pour se rendre à la fête. Il ne se rendrait certainement pas là-bas à pied.

Il mit son portefeuille avec la carte et son portable dans une espèce de baluchon en peau de léopard. Il le mit dans son dos et le descendit pour l’avoir d’appuyer sur la hanche. Tora prit son masque, mit ses zori et sortit pour ensuite s’engouffrer dans le taxi. Le trajet ne fut pas des plus longs, mais lui laissa amplement le temps de réfléchir à ce qui l’attendait durant cette soirée. Il n’accepterait aucune avance mal placée, et il en avertirait son client. Le taxi se gara sur le côté et il paya le chauffeur. Il sortit du véhicule, puis se dirigea vers l’entrée de l’hôtel. Comme la soirée était en l’honneur de son client, du moins c’est ce qu’il avait cru comprendre, il serait facile de le retrouver, parmi les invités. Il montra son invitation aux portiers et entra en enfilant son masque.

La première chose que l'américain remarqua et qui le choqua, fut que Tora avait coupé ses cheveux. C'était la seule chose qui le rendais reconnaissable sous son masque, s'était justement la couleur de ses cheveux mauves. Il se sentait un peu coupable sans savoir pourquoi de la coupe de cette sublime coiffe. Heureusement, ils étaient toujours assez long pour qu'il puisse les empoigner. Son imagination s'éveilla alors qu'il fixait les lèvres à découvert de l'hôte mais se giffla mentalement d'un tel égarement. Habituellement, il aurait affiché un sourire moqueur dans une tel situation mais maintenant, il en était plutôt à se demander pourquoi il l'avait invité. Pour ne pas se sentir seul ? Foutaise ! Il en avait rien à foutre d'être seul ! C'était même son plus grand souhait pour le moment mais non ! Il fallait qu'il sois obligé de se coltiner cette fête de merde, c'est gens de merde et...

- J'espère que cette soirée sera aussi complaisante autant pour vous que pour moi.

Il serra la mâchoire, une boule dans la gorge. Il bouillait de rage de l'interieur. Elric se redressa sur son siège et mit son poing devant sa bouche, se mordant ensuite subtilement la jointure de son index. Il se racla la gorge et détourna son regard éteint des yeux d'un vert si vivant de son ex amant. Oui il avait un malaise, il ne se sentait pas bien et il ne savait pas trop comment s'échapper de cette situation dans laquel il s'était lui même mit. Par tout les miracles du putain de bon dieu, sa buttler personnelle passa tout près d'eux, vêtu d'un costume classique avec une casquette de conducteur et un loup du même model que le sien mais noir, pour venir leur apporter une coupe de champagne chacun. Cette femme comprennait vraiment la vie.

L'américain replongea son regard dans celui de l'hôte, prennant tout son temps pour prendre une gorgé du pétillant alcool tout en se concentrant sur ce qu'il pourrait bien dire. Dans son état habituel les mots étaient si facile à utiliser pour mentir, dupé, meubler une conversation sauf que depuis un certain temps, c'était le silence vérouillant ses journées.

- Raconte moi quelque chose d'amusant, n'importe quoi.

Il se sentait sur le bord de craquer et même avec son masque, à cette distance, c'était totalement perceptible pour l'hôte. Oui Elric Marsh, unique héritié vivant et directeur incontestable du prestigieux hôtel politique Frederickson à New-York, l'un des hommes les plus riche des États-Unis, propriétaire du groupe d'investissement Vultur et pripriétaire d'une entreprise criminelle florissante, se sentait complètement désemparé par la situation. Bien que ce soit le face à face avec Tora qui lui ait fait réalisé ce point, ce n'était pas ce qui l'avait jeté dans le troue du doute et de l'angoisse, du trouble et de la peur. Pour le Marsh, cette sensation d'incertitude et de désemparement lui évoquait le vif souvenir de son père lui murmurant d'un ton macabre des paroles gravés à tout jamais dans son crâne.

* J'adore voir cette expression sur ton visage. Ne t'inquiète pas, la première balle est a blanc. *

La flute de champagne de l'américain tomba au sol et c'est le son qui le sorti de son cauchemar éveiller. Non, il n'arriverait pas à tenir toute la soirée, pas sans ça.

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Bon, il ne semblait pas vouloir partir la soirée sur une poignée de main. Peut-être avait-il peur de le toucher. Ferait-il quelque chose de regrettable si leurs peaux entraient en contact? Il ne savait pas quoi faire face à cet homme. Tora laissa retomber sa main. Pff, si la soirée était plaisante il en serait le premier étonné, car il n’était pas du tout convaincu de sa future appréciation de celle-ci. S’il avait su, il aurait passé pour malade. Il regarda l’américain faire, de son côté, il ne pouvait pas faire quoi que ce soit. Bof, il n’y ferait pas attention, parce que sinon il s’inquiéterait probablement et risquerait de dire des choses qu’il ne voulait pas dire. Une femme leur donna à chacun une coupe de champagne. Il n’allait pas dire non, ça lui ferait du bien. Son regard s’accrocha à celui de son ex. Ce regard était vide, que s’était-il passé pour que l’étincelle qui les habitait avant ait disparu? Et puis, Elric lui demanda de lui dire quelque chose d’amusant. Le vouvoiement avait disparu subitement, est ce que l’américain s’en était rendu compte? En plus, trouver quelque chose d’amusant à dire, c’était plus facile à dire qu’à faire, il ne savait pas ce qui pourrait amuser l’homme devant lui. Non, sérieusement, qu’est-ce qui pouvait bien l’amuser? Bon, faire le point sur ce qu’il était sûr que l’américain aimait. Il y avait le sexe et l’alcool… quoi d’autre? Le jeune homme retira son masque et bu une gorgée, peut-être que ce liquide lui donnerait une idée pour un sujet de conversation autre que leur rupture.

Et, il remarqua que quelque chose n’allait pas avec son ex-amant. Il semblait désemparé, ce qui le surprit quelque peu. Il avait vu la colère, la douceur et surtout un air malicieux, sur ce visage, mais pas ça. Que se passait-il dans sa tête pour qu’il ait cet air-là? Le japonais fronça quelque peu les sourcils. Ce n’était pas normal, ce n’était pas Elric… Le froncement de sourcil fut rapidement remplacé par la surprise lorsque le verre d’Elric se brisa en mille morceaux. Ueno s’avança vers l’américain, que venait-il de se passer?

- El… Est-ce que vous allez bien?

Il avait failli dire son nom et probablement que son ex s’en était rendu. Ueno se pencha vers lui, son regard laissait voir son inquiétude. Il ne s’en rendait pas compte, mais pour l’instant ça n’avait pas d’importance. Elric n’allait pas le refaire paniquer comme lorsqu’il l’avait emmené à l’hôpital, non? Tora se mordit la lèvre inférieure et se recula. C’était trop dangereux comme proximité. Il se mit à regarder ailleurs, il fallait qu’il trouve une échappatoire et vite.

- Vous ne préféreriez pas aller vous reposer? Vous n’avez vraiment pas l’air bien.

Ce n’était pas faux, mais en même temps il disait cela uniquement pour pouvoir prendre congé. Il n’en avait rien à faire s’il n’était pas payé… quoique si l’on pouvait lui rembourser les frais du taxi qui l’avait conduit ici, il en serait bien content. Il avala d’un trait sa coupe qu’il avait quelque peu délaissée, puis la posa sur le plateau d’un serveur qui passait par- là. Tora offrir un sourire triste à Elric. Il lui prit le visage entre ses mains… Ah! La bêtise arrivait enfin.

- Elric, je ne sais pas pourquoi tu m’as invitée ici, mais ce n’est pas bon ni pour toi ni pour moi.

Le jeune homme posa ses lèvres sur celles de son ex dans un petit effleurement, puis se recula pour s’en aller. Si quelqu’un avait vu ce qu’il venait de faire, ça ne lui faisait rien.

- Au revoir…

Il se recula encore, mais se fit retenir par le poignet. Non, ce n’était pas bon, pas bon du tout…

Pas l'air bien était un peu doux pour le fait qu'il pensait qu'il autait dû se mettre une balle dans la tête bien avant, quand il avait eu l'occasion d'éviter une vie de merde et de regret. Mais pire, de penser qu'il pourrait juste sortir de la pièce, monté à sa chambre, prendre le flingue dans la table de chevet a droite du lit, de l'insérer dans sa bouche et de tirer pour que tout soit fini vite fait... c'était des pensés qui laissaient à désirer. Finalement s'il se retrouvait seul, il pouvait faire des conneries pire qu'il l'aurait cru, pour commencer à s'imaginer se mettre du plomb dans le crâne... Elric sursauta en entendant son nom. Il savait... alors pourquoi il était venu ? La proximité avec son ex le figea mais ce baiser agace c'était trop, il n'allait pas partir comme ça, pas après ça. Qu'est-ce que Tora avait en tête pour accepter l'invitation, effleurer ses lèvres et vouloir partir ? Est-ce qu'il y avait vraiment quelqu'un sur cette terre qui puisse être vraiment tombé amoureux de lui, un Marsh ? L'américain s'accrocha à la main de Tora, comme si s'était sa dernière boué de sauvetage.

- S'il-te-plait... reste...

Il se sentait con, un peu comme un ado désemparé, ce qui lui semblait être à tout jamais, prennant toujours des décisions égoïstes et très loin d'être adulte. Encore une fois, il prennait se type de décision, négligent les sentiments de Tora, prennant la chance de le blesser encore plus pour pouvoir satisfaire ses propres besoins. Et son besoin le plus urgent, c'est qu'il ne fallait pas qu'il se retrouve seul. Les bruits de conversations autant que la salle elle-même, toute cette mascarade le dégoûtait. Elric se leva subitement et traina l'hôte sans se soucier des ripostes de celui-ci. Ils sortir par une porte au fond de la salle, caché par un rideau. Derrière, le couloir était sombre et silencieux. Le Marsh se retourna, toujours aussi imprévisible et entoura l'asiatique de ses bras, posant son visage dans le creux du coup de celui-ci.

- Laisse-moi rester comme ça... encore un peu...

Le ton de l'américain était suppliant. Quoi qu'il faisait, il n'arrivait pas à oublier ce qui était arriver lorsqu'il était revenu chez lui. Il ne pouvait pas l'oublier LUI et surtout, il regretait ce qu'il avait fait mais seulement parce qu'il ne pouvait pas ranger dans un coin de sa tête ses propres actions de ce moment-là. Il avait tout foiré et maintenant, il avait besoin de quelqu'un pour ne pas qu'il sombre dans sa propre connerie. Soudain, la scène qui avait été le déclin de sa vie lui revint complètement en mémoire, cette scène dont il n'avait jamais pu dire à personne qu'il avait été témoins. Ses mains se resserèrent en poing, s'accrochant au kimono de Tora, une impression de manquer de souffle devenant de plus en plus écrasante.

- Je... je suis désolé... pour la dernière fois... si... si tu savais...

S'il savait pourquoi il avait pogné les nerfs en sachant un peu du passé sombre de l'hôte peut-être que celui-ci le comprendrait un peu plus. C'est vrai qu'il ne lui avait rien donné comme indice, qu'il n'avait pas voulu parler de ces choses mais il venait seulement de comprendre que le chemin de la vengence ne l'avait que plus enfoncé dans son malheur, qu'il avait besoin de quelqu'un.

- I... I need you...

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Rester? Non, il ne pouvait pas, ce n’était pas une bonne idée. Pourtant, la vision d’Elric dans cette état… il était si désemparé. De le voir comme ça, il en avait mal au cœur. S’il restait ici il n’était pas certain de rester dans la mesure du l’acceptable. C’est ce qu’il pensait et il en était convaincu. D’ailleurs c’est pour cela qu’il protesta en se faisant entrainer par son ex. Où l’emmenait-il? Sa question trouva vite une réponse, après qu’ils aient pénétré dans le couloir sombre. Tora fut quelque peu surprit que l’américain le serre contre lui. S’il voulait rester comme ça, il n’y avait théoriquement aucun problème. Mais cette attitude souleva encore une question dans l’esprit du japonais. Qu’était-il arrivé à cet homme si sûr de lui, qui l’avait quitté trois semaines plus tôt?

Le jeune homme ne lui demanderait pas, il n’avait pas besoin de savoir. Il passa à son tour ses bras autour d’Elric le laissant serrer son kimono. Son cœur s’était mit à battre plus vite, en partie à cause de ce que son ancien amant venait de dire. Il était désolé?! De mémoire, il n’avait jamais entendu quelque chose de semblable sortir de cette bouche qu’il avait envie de caresser du bout des doigts. Ce qu’il fit d’ailleurs, après les trois mots en anglais qui lui était très clairement adressé. Son sang n’avait fait qu’un tour dans ses veines. Pourquoi lui avait-il dit cela maintenant?

L’asiatique retira le loup blanc d’Elric et posa ses lèvres sur les siennes. C’était loin d’être un effleurement, oui, très loin. Tora voulait véritablement goûter ses lèvres. Ses yeux se fermèrent, maintenant il n’y avait plus de possibilité de marche arrière. En fait, depuis le début de leur relation l’option « rewind » n’avait jamais existé. Il s’en rendait compte plus que jamais. Il coupa doucement le baiser et resta un instant plongé dans ses pensées. Le jeune homme ouvrit lentement les yeux, comme s’il sortait d’une extase… Lui aussi avait besoin de son ex. Il croyait que le baiser était assez clair, mais dans le doute il valait mieux ne pas prendre de chance.

- I need you too, Elric… I need you too…

Que se serait-il passé s’il avait su que c’était Elric derrière l’invitation? Serait-il venu, ou pas? Il s’était dit tout à l’heure qu’il aurait passé pour malade, mais ce qui venait juste de se passer, le faisait douter de sa propre parole. Il serait probablement venu quand même et tout aurait été identique en tout point. Il n’allait pas trop y réfléchir non plus, ça pourrait tout gâcher. Ce qu’il devait ce dire, et c’était le plus important, c’était qu’il était heureux de la tournure de la situation. Si son ex-amant n’avait pas dit ces mots, il aurait sans doute cherché à s’éclipser, pour ensuite oublier…

Ueno offrit un sourire à Elric, un sourire sincère, pas celui qu’il offrait à ses clients et collègues. Il aurait pu rester comme ça encore longtemps… enfin si une idée totalement stupide ne lui avait pas passé par la tête. Où avait-il entendu cette absurdité? Il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus… ah finalement oui… pfff, raison de plus pour oublier ça, mais étrangement il avait envie d’essayer. C’était peut-être parce que tout son être s’était remit à brûler de désir. Non ce n’était pas que physique, il était en manque de tout chez l’américain. Il doutait que ce soit vraiment le cas pour cet homme en face de lui, mais il ne pouvait pas savoir ce qui pouvait se passer dans la tête de son ex, alors pouvait-il seulement douter? Et puis, étaient-ils encore séparés, le jeune homme ne savait plus trop.

- Je…

Non, il ne pouvait pas dire ça. C’était tout simplement irrespectueux de la situation. Il baissa les yeux, et c’est là qu’il se sentit une nouvelle fois entrainer à la suite d’Elric. Qu’elle était leur nouvelle « destination »?

Pour la première fois de sa vie, il avait vraiment peur que quelqu'un ne lui ai pas pardonné. Car oui, c'étit devenu une chose essentiel pour lui que Tora lui accorde de nouveau de l'attention, c'était devenu vitale ! Si ce n'était pas lui, ce ne serait personne d'autre er il en avait conscience. Quelques personnes lui témoignaient du respects, ses employers, ses collègues les plus proches et par collègues, il pensaient à ceux qui tout comme lui travaillaient dans l'ombre et le vice pour étancher leur soif de libertinage et a part de ça, personne. De plus, c'était un respect imposé avec force, basé sur la loi du plus fort, sur cette apparence dur qu'il démontrait mais à quelque part au fond de lui, ça lui faisait peur. Il avait une chose qu'il avait réellement peur et c'était de se faire dire qu'il était devenu comme son père. S'il l'entendait, si quelqu'un lui disait vraiment de vive voix, il se tuerait à coup sûr. C'est pourquoi il avait besoin d'une personne à qui se confier, une personne qui accepterait ses faiblesses et Tora, oui Tora ! il devait lui accorder une chance, de mettre en lui un espoir. Si quelqu'un le comprennait peut-être que son âme pourrait être sauvé.

L'américain fut surpris de la réaction si douce de l'hôte. Il ne s'attendait pas vraiment à ce que celui-ci lui accorde une chance. Pas après leurs adieux catastrophiques. La scène d'une maison aux murs couverts de sang lui revint. Comment avait-il pu pardonner ça ? Le moment où il avait passer près de lui fendre le crâne à coup de hache le hanta au point où il ne se dit ne pas mériter la douceur du baiser de l'asiatique. À ce moment-là... il avait vraiment voulu le tuer ! L'étreinte buccale cessa et les paroles qui tomba à ses oreilles provoquèrent un serrement au coeur. Il devait essayé de lui parler franchement et... et si ça ne marchait pas... il savait quel moyen utiliser... Ses yeux s'animèrent un peu plus, étant cependant loin de leur vivacité habituelle et il emporta avec lui l'hôte. Elric essaya de se concentrer le plus possible sur la distance à faire, son esprit confu s'egarant plutôt facilement ces temps-ci pour lui jouer quelque fois des tours lui faisant des misères. Cependant, la présence de Tora sembla calmer le torrent démentiel de questions et de scènes d'épouvantes l'aidèrent à monter rapidement à la chambre qu'il avait loué.

En entrant dans celle-ci, il n'ouvrit la pas lumière. Tout était noir, trop noir. Un courant d'air faisait dansé les pans des rideaux fermés mais de plus, l'ambiance était lugubre, un peu comme s'il s'était passé une chose grave dans cette pièce. La porte se referma, bruit inquiètant dans l'intense silence. L'américain n'était pas d'aise à parler le premier. Il se recolla contre Tora, cherchant à réchauffer son corps et son coeur. Elric alla perdre une main dans la chevelure tristement plus courte de l'asiatique d'une manière si délicate, un peu comme s'il avait peur de brisé le bout de rêve qu'il touchait.

- Il... il y a tellement de chose que tu devrais savoir... Je sais pas par où commencer...

Son ton nerveux s'étouffa dans le silence. Il n'avait pas vraiment osé regarder son ex depuis qu'il avait tremblé dans ses bras mais pour la, il posa ses yeux sur son visage à peine visible dans l'obscurité. Son autre main caressa la joue de Tora, glissant ensuite sous son menton. Avec une certaine gène, il approcha ses lèvres des siennes puis sur un élant de courage, il l'embrassa, ses bras entourant ensuite ce délicieux corps pour le serrer tendrement. L'américain fit prendre fin à cet agréable moment pour se remettre à parler du même ton nerveux et pressé.

- Je crois que je vais commencer par le plus simple. Elric Marsh, vingt-six ans, né au Canada, ça fais neuf ans que j'ai ma citoyenneté au État-Unis, je parle onze langues courament, j'ai étudier à University of New-York, je...

Un doigt se posa sur ses lèvres, il se tû précipitement. Ne sachant plus quoi faire. Il avait dit quelque chose de pas correcte ?

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La pièce dans laquelle ils se retrouvèrent était tellement sombre que Tora n’y voyait rien. Cela lui prit un temps pour s’habituer à l’obscurité. Pendant ce temps, il sentit Elric se serrer une nouvelle fois contre lui. Un léger frisson lui parcourut le corps en sentant la main dans ses cheveux. L’américain devait être déçu qu’il se soit fait couper les cheveux. Malheureusement, il ne pouvait pas les refaire pousser en claquant des doigts. Elric se mit à parler, et cela semblait être très difficile pour lui. Il n’était pas obligé de lui dire maintenant s’il n’avait pas envie. Et pour lui, cela était évident, car il le sentait nerveux. Pas seulement dans sa voix, mais aussi dans ses gestes.

Qu’est-ce que le jeune homme pouvait faire pour le calmer? Il n’en avait pas la moindre idée. C’est là qu’il sentit les lèvres de son ex sur les siennes. Ce baiser n’avait rien de ceux qu’Elric avait eu l’habitude de lui donner. Ce n’était ni brutal ni sauvage, loin de là. C’était plutôt gêné, mais à la fois doux. Il aurait bien aimé que cela dure un peu plus longtemps, mais toutes les bonnes choses ont une fin et celle-ci c’était au moment où l’américain décida de parler. Ueno n’avait aucun problème à le laisser parler, s’il voulait parler qu’il parle. Ce qu’il disait mettait un visage à un certain passage de la vie de son ex. Par contre, il n’avait pas à se forcer à parler de cela. C’est d’ailleurs pour ça que le jeune homme posa un doigt sur ses lèvres d’Elric.

- Je vois bien que tu n’es pas à l’aise à parler de toi… Si tu veux m’en dire plus, c’est ton droit, mais je ne veux pas que tu te forces à le faire.

Tora sortit de l’étreinte de son ex-amant et lui prit la main. Il croyait que la pièce avait été assez longtemps plongée dans le noir et il chercha l’interrupteur. Une fois qu’il l’eu trouvé, il avertit l’américain de faire attention à ses yeux. Son but n’était pas d’aveugler qui que ce soit. Une fois que la lumière fut, il posa ses yeux sur le visage d’Elric, et posa une nouvelle fois ses lèvres sur celle de l’homme. Il glissa doucement sa langue sur ses lèvres, puis alla rejoindre celle d’Elric, lorsqu’il lui permit le passage. Le japonais en lâcha les deux masques qu’il avait dans sa main, et posa sa main sur le bas du dos de son ex. Il cassa le baiser lorsque le souffle leur manqua. Son regard parcourut le visage devant lui, cherchant un signe, n'importe quoi, mais un signe. L’étincelle qui habitait habituellement les yeux n’avait toujours pas refait surface. Comment était-il censé le prendre?

Le jeune homme lâcha Elric et alla s’asseoir sur le lit. Il ne comprenait plus rien. Et les mots étaient devenus inutiles. Tora retira son « sac », levant les yeux au plafond. Il avait fait son bout de chemin, en retombant dans cette angoisse que ce ne soit encore qu’un jeu et qu’il n’y ait rien qu’il puisse faire ne contre cela.

Ce n'était pas des détails très important mais ça faisait combien de temps qu'il n'avait pas eu une conversation banal à propos de ces petites choses de la vie qui ne devrait pas être confidentiel ? Ses collègues de bureau ne lui posait plus ces questions car il leur avait clairement dit que ce n'était pas de leurs affaires et même avec ses employé plus personnels, il détournait toujours le sujet et maintenant, il était à une étape où il allait aller plus loins qu'avec qui qu'on que. Il allait parler à Tora de ce qui le perturbait en se moment et surtout du pourquoi. Ça demandait juste un peu de courage. Même Alicia, sa buttle privée qui était un peu au courant de l'histoire, ayant apparu à ses côté un peu après que ça se soit passée, il n'en avait jamais parler avec elle.

Son courage s'envola un peu plus avec le retour de la lumière. Il aurait préféré rester dans le noir, ça aurait pu cacher les émotions qu'il n'était pas habitué de laisser voir sur son visage. Déjà que son ex le voyait si désemparé le gènait... Toutes les fois où son père lui avait dit aimé cette expression sur son visage lui apparurent en tête, encore. Les gestes et les violences de son père avait été oui blessantes mais les cicatrices avaient disparu avec le temps. Il pouvait cependant dire que les paroles avaient été pires puisqu'elles restaient encore aujourd'hui aussi vive qu'à la première fois qu'il les avait entendu. L'américain suivit l'hôte pour s'asseoir à son tour.

- Tu dois trouver ça bizarre... de me voir faire tout ça alors que la dernière fois qu'on s'est vu j'ai agit comme un trou d'cul.

Pour n'importe qui il aurait eu l'air d'un chien sale si cette histoire avait été rendu public et de plus, il arrivait encore à avoir du mal à croire que son ex lui est pardonné ou du moins, qu'il est passé par dessus-ça. Pourquoi les autrea arrivaient toujours à tourner la page sur le passé et lui non ? Surtout comment ?

- Et je te comprendrais très bien si tu me détestais pour ça.

Elric pasa une main sur son visage, son autre se serrant en poing. Il prit une grande inspiration, les souvenirs si clairs des évènements qui l'avaient rendu dans cet état bien en tête. Pourquoi seulement ce type de souvenirs étaient si vifs et complets ? Pourquoi sa mémoire ne lui faisait pas défaut sur ces choses dont il n'allait qu'éffleurer la surface ?

- J'ai... j'ai revu l'a... l'assa... l'assassin de ma soeur... Elle... elle n'avait que neuf ans... putain de merde ! Et il l'a...

Il s'arrêta, le souffle court et tremblant, un boule dans la gorge. Sa voix vibrait d'émotion. C'était comprennable au vu de ce qu'il racontait.

- Et il l'a... il l'a poignardé. Il a enfoncé un couteau dans son petit corps... cinq... cinquante-quatre fois... Et... et le pire... c'est que je l'ai vu faire... je l'ai vu et j'ai jamais réussit à le dire à personne...

Elric s'accrocha à l'asiatique, appuyant ensuite son front sur l'épaule de celui-ci. Pour la première fois depuis des années, il sentit des larmes monter à ses yeux, prêtes à déborder. Ça faisait trop longtemps qu'il gardait ça pour lui tout seul... Le cri qu'elle avait poussé, le sang qui avait giclé dans la fenêtre où il avait vu toute la scène, sans pouvoir rien faire.

- C'est entrain de me rendre fou... s'il-te-plait... aide-moi !

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La situation le rendait mal à l’aise, peut-être était-ce parce qu’il ne savait pas comment réagir face à celle-ci. C’était la première fois qu’il voyait un homme de la trempe d’Elric changer de façon si radicale en l’espace de trois semaines. Il l’avait embrassé à deux reprises… un effleurement et lui avaient posé ses lèvres sur les siennes! Normalement, l’américain lui aurait probablement fait plus que ça, il en était convaincu. Leur proximité et les touchés échangés… aurait dut le réveiller, ou du moins le ramener à son comportement habituel, mais non. Son ex semblait trop désemparé pour être capable de sortir de cet état. Du moins, c’est ce que le jeune homme pensait avant qu’Elric ne commence à parler. Il n’avait pas tort de dire qu’il avait pensé du mal de lui, mais ça n’avait pas duré très longtemps. Après tout, cet homme avait fait en l’espace d’une semaine beaucoup de choses pour lui. Le poids des « bonnes » actions étant plus élevé que les autres, ainsi que le fait que même s’il avait voulu se mentir, il n’avait pas réussit à le détester. Il aimait son ex-amant. Bon, c’est vrai que son cœur en avait pris un coup malgré tout, mais Elric l’avait prévenu dès le début. Il ne pouvait que s’en vouloir à lui-même.

Tora porta une main à sa bouche, il n’en croyait pas ses oreilles, et ce, même s’il savait que l’américain trempait dans des trucs louches. Sa… sœur… il avait revu l’assassin de sa sœur?! Mais quand? C’était une question bien trop indiscrète, surtout pour lui. Inconsciemment il serra Elric contre lui, après que celui-ci se soit agrippé à son kimono. L’épisode de l’hôpital lui revint en mémoire. Il lui avait dit quoi exactement? Que s’il s’était retrouvé au club c’était uniquement pour se changer les idées, non? Le japonais ne se souvenait plus très bien, mais le lien possible qu’il pouvait faire dans sa tête… Alors, c’était ça? Non, il ne ferait pas la gaffe de lui demandé. Il ne voulait surtout pas qu’Elric se referme définitivement comme une huitre. S’il pouvait l’aider d’une quelconque façon, il le ferait. Malheureusement, il n’avait aucune idée de comment. Une chose était pourtant certaine pour lui, c’était qu’il ne pourrait pas l’aider de la même façon que cet homme l’avait fait. Et probablement que celui-ci serait capable de faire ce boulot tout seul.

- Je ne sais pas comment je peux t’aider, mais pour ce soir je suis à ton entière disposition.

Non, Ueno n’aimait vraiment pas l’expression sur le visage d’Elric. Il pencha la tête sur le côté, puis retira ses zori. Tora venait de se mettre en mode écoute, pas qu’il ne l’était pas avant, mais lorsqu’il voulait se souvenir de détails importants, il prenait des notes mentales. Le jeune homme s’attendait à ce que son ex se remette à parler, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Avait-il dit quelque chose qu’il n’aurait pas dû? C’était parce qu’il ne savait pas comment l’aider? Il baissa les yeux et se mordit la lèvre. Pourquoi les mots ne venaient jamais quand on en avait besoin? Son souffle se fit court, il n’aimait pas son propre comportement face à la situation. Il espérait vraiment qu’Elric dise ou fasse quelque chose, parce qu’il se sentait piégé.

Il resta encore un moment dans sa cage imaginaire, jusqu’à ce qu’il sente un pan de son kimono glisser. Ce ne fut que son épaule qui fut découverte. Tora fronça un peu les sourcils, mais il l’avait dit, pour ce soir Elric pouvait lui faire ce qu’il voulait. Bon, il avait dit ça c’est vrai, mais quelque chose le dérangeait. Oh, ça n’avait rien à voir avec ce qui était en train de se passer, quoique ça avait réussi à lui rappeler la photo… Est-ce que… probablement. Le jeune homme pencha un peu plus la tête sur le côté, offrant son cou davantage. Il ferma les yeux, on aurait pu croire que c’était pour profiter des attentions qu’on pourrait lui donner, mais c’était totalement faux…

- Elric… je me rends compte qu-que je n’ais jamais aidé personne sur autre chose que le plan physique… Es-tu certain que je suis la bonne personne pour t’aider?

C’est vrai qu’il y avait de quoi douter pour lui. De plus, il ne comprenait pas pourquoi l’américain lui disait cela à lui. Avait-il quelque chose de spécial? Nah, il était juste un hôte qui n’avait même pas fini le lycée et qui en plus avait un passé douteux. Passé qui n’était aucunement comparable à ce que son ex venait de lui dire. Il ne pouvait pas comprendre ce qui faisait d’Elric, Elric. Ils n’avaient pas vécu les mêmes choses, du moins c’est ce qu’il croyait puisqu’il ne savait presque rien de la vie de cet homme.

Les paroles de l'asiatique ne l'encourageaient pas à se confier plus à lui mais en même temps... il était le seul qui ne lui posait pas de questions. Ça avait été l'enfer, tout ces gens lui demandant si il allait bien après la mort de sa soeur. Ils n'avaient pas arrêter de lui demander de toutes les manières inimaginables et à ce moment là, il leur avait répondu le plus calmement du monde que ça allait. Bien sûr, personne n'était au courant qu'il avait vue sa petite soeur se faire cruellement ôter la vie. Personne n'étais au courant non plus du drame familiale perpétuel qui avait ausis été caché à cet enfant maintenant décedé. Qui aurait pu croire que Anthony Marsh était un salaup qui battait sa femme ? Qui aurait pu croir que le fils prodige avait été surexposé à un monde de violence où les mots ''je t'aime'' faisait mal, dans tout les sens du terme ? La vérité avait été tellement bien tabou que le mensonge sous forme de silence avait été d'argent. Et maintenant... c'était maintenant que la parole pouvait devenir d'or. Alors même si Tora ne pouvait rien faire, il allait tout entendre.

- You're here with me... it's just that I need...

Ses lèvres embrassèrent l'épaule mise à nu. Pourquoi est-ce qu'il se sentait si bien qu'avec lui ? L'image de son premier amoureux s'imposa dans sa tête. Pourquoi est-ce qu'il leur trouvait des ressemblances alors que finalement, ils n'avaient rien en communs ? L'américain se sera contre le corps de l'hôte. Putain qu'il devait avoir l'air pathétique en se moment et si son père était encore en vie, il se ferait surement un plaisir à le lui dire. Son père... ah ce connard de paternel ! S'il aurait pû crever avant de faire tout ce mal... L'envie souaine d'aller chercher du réconfort de manière plus physique avec cet amant qui s'offrait pour la soirée le saisit. Sauf que même ça lui rappelait un souvenir qui n'était pas complètement mauvais ni bon. C'était se souvenir qui le troublait autant pur le moment, il n'arrivait pas à le classé ni même à le traiter avec toute l'indifférence qu'il avait apprit à appliquer à la vie courante et... un peu moins courante.

Ses baisés s'étendirent sur le cou offert à sa porté, puis il embrassa les lèvres de Tora. Elric se surpris d'une avidité grandissante de se toucher qu'il n'avait pas pu profiter pendant trois semaines. Est-ce qu'il... lui avait manqué ? Pourtant il n'avait pas pensé vraiment à l'hôte pendant le temps qu'il était chez lui. Hypnotisé par un légé sentiment de sécurité et d'apaisement qu'il vouait au non-rejet de la part de son ex, il aventura une main sous le kimono noir de celui-ci.

- Cet homme... qu'est-ce que je dis... ce gosse... celui qui à tué ma Elianne, ma précieuse petite soeur... je l'avais entre-aperçu dans un bar ici, à Tokyo, juste avant que je ne te rencontre. Et quel putain de surprise que j'ai eu de le trouver chez moi... dans mon hôtel lors de mon retour.

Oui, c'était là qu'il l'avait vu. Reiko avait quelque chose à avoir avec cette histoire alors ce n'était pas un hasard. Pire que d'être seulement là dans SON hôtel, il l'avait trouvé avec sa fille. Il avait mit la main si facilement sur l'assassin de sa soeur, ce gosse de dix-huit ans tout frais et tout mignon. Ça ne faisait pas si longtemps, en terme d'année, qu'il avait comprit qu'il ne ressentait pas que de la haine pour ce petit blondinnet. Elric coucha l'hôte sur le lit, défaisant tranquillement le vêtement encombrant à son désir.

- Tu ne vas pas aimé ce que tu vas entendre... Je l'ai violé. Ensuite j'ai fait venir sa fiancé et j'ai obliger cet assassin à me regarder la violer et la tuer.

Il n'était pas fier de dire ça, cette chose infâme qu'il avait fait, cette vengence pueril, mais ça le torturait. Elric était tout à fait bien conscient maintenant qu'il n'avait pas fait la bonne chose, qu'il aurait pu règlé ça d'une autre manière. Il avait mal fait, très mal fait. Il se sentait comme si... comme si il aurait agit comme son père. Oui, il avait utilisé le même type de technique que la personne qu'il détestait le plus au monde. Il avait toujours cru qu'il haissait plus ce gosse car sans lui, sa soeur aurait toujours été en vie et rien ne serait arriver mais est-ce qu'il pouvait en être sûr ?

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Cet homme avait besoin de lui, vraiment? Du moins, c'est ce qu'il disait.

Tora se laissa faire, il n'allait pas refuser l'attention qu'il avait voulue depuis que l'Américain était parti. Il se laissait faire comme une proie qui n'avait plus la force de se battre et qui savait qu'elle n'avait plus aucune chance de survie. Et pourtant, il avait encore la possibilité de reprendre ses esprits, de ne pas donner tout de suite… ce qui était recherché dans sa chaire. Mais le jeune homme était là à boire les paroles du prédateur par pure curiosité. Alors, c'était cela la véritable raison de leur rencontre, en plus du hasard. Il ne s'accorda aucun sourire mental, il était presque certain que quelque chose viendrait le blesser davantage.

Son corps heurta doucement la surface du lit. Après le baiser, c'était un indice de ce qui se produirait sous peu… Alors qu'Elric le surplombait, il voyait son visage changer. Ses traits si rarement doux prenaient l'apparence de ceux d'une bête sauvage. Une bête légèrement dorée, qui était comparable à un loup… Cette impression ne le quittait pas, et ce, malgré les mots qu'il entendit. Il était là, toujours à la merci de la créature, mais uniquement physiquement, car le japonais entendait son cœur se fendre. Son ex avait raison, il n'aimait pas ça, mais il ne pouvait pas réellement lui en vouloir. Il n'avait pas le droit de le blâmer pour ça, parce qu'ils n'étaient plus ensemble lorsque ce… ce… c'était arrivé. Par contre, ce qui le blessait le plus là-dedans c'était le choix de la vengeance. Si Elric avait choisi cela plutôt qu'autre chose, c'est qu'il avait une bonne raison qu'il ne lui disait pas. Mais ce n'était pas de ses affaires. Et puis, sans être tout à fait dans le même genre de "distraction", il n'était pas mieux. Bon, remarque lui n'avait violé personne, et il ne croyait pas que son ex-amant avait pris de force ce garçon pour l'oublier lui, le petit hôte, mais bien parce qu'il voulait se le faire. Et dans tout ça probablement que l'Américain n'avait pas pensé à lui. Il se sentait stupide de s'être ennuyé de sa présence, ou plutôt de sa personne. Il n'en revenait pas. Qui serait heureux après avoir appris que la personne qu'il aime a fait une chose semblable?

Tora passa ses bras autour de l'Américain. Est-ce que celui-ci voulait l'entendre lui dire qu'il était frustré, ou plutôt qu'il était jaloux… jaloux de cette personne qu'il ne connaissait pas. Elric ne lui avait jamais dit qu'il l'aimait, lui en tant que personne. Il avait peut-être dit une ou deux fois qu'il aimait les petits moments où ils se procuraient mutuellement du plaisir, et encore il n'était pas certain. C'était pour ça… probablement, qu’Ueno aurait préféré ne jamais arriver à la conclusion que ce qu'avait dit Elric, comme quoi il n'était qu'un jouet était vrai. Il lui avait menti en lui faisant croire qu'il voulait apprendre à aimer! Un duel se jouait dans sa tête. Il se sentait misérable à présent. Peut-être que cet homme avait pensé au jeune homme qu'il avait violé, lorsqu'ils avaient eu leurs relations sexuelles. Et peut-être qu'encore… Non, mieux valait arrêter de penser ça.

- Je t'aime encore tu sais, alors pourquoi me dis-tu ça? Que tu l'aies violé ne m'intéresse pas!

Tora y avait trop pensé et maintenant il était en colère. Il lâcha son ex et le repoussa.

- Elric ça me donne envie de frapper, de voir la couleur du sang! Il baissa le son de sa voix murmurant presque. Et en même temps, j’ai envie d’effacer le souvenir que ton corps pourrait avoir de ce petit cul vierge…

Il était là pour la soirée, il l’avait dit. L'Asiatique tourna la tête sur le côté et fini par retirer son kimono. Si cet homme voulait ce qu’il pensait, il lui donnerait. Cependant, il ne devait pas s’attendre à ce qu’il se laisse aller complètement.

- Do what you want to do…

Dans toute cette réflexion mentale, qui avait abouti à cette jalousie excessive, il avait volontairement fait abstraction de la femme qui avait été impliquée. Peut-être parce qu’il détestait les femmes, au point de ne plus les voir comme des êtres humains... En tout cas, on ne pouvait pas lui enlever le fait que même si son visage ne le laissait pas paraître, ce qu’il avait dit plus tôt était empli de jalousie.

L'américain aurait dû s'en douter que l'hôte allait mal réagir mais à ce que celà vire comme ça... Lui-même aurait eu envie de frapper s'il aurait entendu quelqu'un lui dire ça, du moins avant. Du temps qu'il était jeune et maléable, il aurait entendu ça de qui qu'on que, même si ça ne l'aurait pas regardé, qu'il n'aurait pas connu la personne il aurait mit une raclé à l'agresseur. Et puis, une nouvelle réalité c'était imposé à lui, ce qu'il voulait, il le prennait. Restait alors la question, pourquoi il avait voulu ça ? Habituellement il baisait pour quoi ? Pour échapper quelques heures à cette vie, ce ô monde cruel, pour se sentir bien quelque temps et pour se sentir dominant pour toute les fois où il avait été écrasé par le passé. Cette fois là, il y avait eu autre chose par contre, il avait voulu ce garçon, ce cul vierge comme disait son amant, parce que oui il voulait le dominer mais surtout parce que celui-ci l'avait refusé autant que lui-même l'avait désiré. Mais était-est-ce tout ? Pour toutes ces années où il avait pensé à comment ça se produirait lorsqu'il se retrouverait... Ça ne s'était décidement pas passé comme il l'aurait esperer. Il se souvenait clairement encore la première fois où il avait revu ce garçon près de quatre ans après la mort de sa soeur. À ce moment là, il avait bandé en le voyant et c'était dit '' hé mon vieux, faut que t'attende''. Attendre quoi ? Depuis le début il était en dehors de ses conditions de baise.

Et Tora la dedans ? Il remplissait les deux premières conditions mais est-ce que la satisfaction de le dominer était là ? Pas vraiment et encore moins depuis qu'il savait que celui-ci avait déjà servi de catin. En regardant l'hôte faire glisser son kimono complètement, surtout l'entendant dire c'est mot, toute envie de faire du sexe lui fut couper. Elric senti son coeur se tordre. Si l'homme pouvait devenir accro au sexe, il était certain aussi, non, il savait, que l'on pouvait aussi l'être à s'offrir au sexe. Au vu de ce qu'il savait être la pointe de l'iceberg du sombre passé de Tora, il pouvait comprendre sa réaction mais ça n'arrangeait pas au fait qu'il ne l'aimait pas. Le Marsh détourna le regard du corps nu, ne pouvait retenir une moue entre déception et tristesse. Est-ce que son amant aussi était malade de ce reflexe, de celui de pensé pouvoir regler tout en offrant son corps ?

- Is not that I want... Not if...

L'américain se coucha, la tête sur l'abdomen de son amant. Il caressa la peau douce mais sans que ses gestes ne puissent avoir une connotation sexuel. Il perdi son regard dans un point lointain, essayant de remettre de l'ordre dans ses idées. Et Tora là dedans ? Le lui rappelait-il pas un peu le bon temps ? Le temps de son premier amant. Le temps où il faisait l'amour et ne baisait pas. N'avait-il pas dit à Tora une fois qu'il allait lui faire l'amour ? Depuis combien de temps est-ce que ça pouvait l'atteindre ce que pouvait dire ou faire l'asiatique ? Ou plutôt, depuis quand est-ce qu'il réagissait à quelqu'un ? Depuis quand, depuis qui il laissait ses émotions transparaitre ? Une autre question l'obcedait tellement que la réponse lui faisait peur au point de l'angoisser. Cette question franchit ses lèvres sans qu'il ne puisse la retenir. Elle était sur un ton doux et ne semblait pas viser directement Tora, il la disait en l'air, comme ça, avec peur et appréhension de ce qu'il pourrait entendre comme réponse.

- Tora... pourquoi es-tu devenu hôte ? Est-ce parce que c'était facile pour toi, comme d'une deuxième nature d'offrir qu'importe le visage qui ferait plaisir aux gens ? Mais plus effrayant... je me demande si tu as déjà couché avec d'autres clients...

C'était une chose plausible, à ne pas négliger. Il avait couché avec lui, alors pourquoi pas avec un autre ? Une pensé le frappa subitement. Il se permettait de juger librement les actes de l'hôte alors qu'il n'avait guerre fait mieux. Cela renforça encore le mépris et le dégoût qu'il avait de lui-même et de son passé, surtout de son passé. Non, après tout ce qui était arrivé, ses agissements n'étaient que de la survis, il n'avait rien à se repprocher, du moins maintenant. Les récentes cicatrices linéaires, allongées toutes parallèles partant de son épaules à ses dernières côtes, toutes du côtés droits, étaient là pour lui rappeler qu'on ne surmonte jamais vraiment les fantômes du passé. Il n'avait rien à se repprocher de ses activités criminelles depuis qu'il était chef de son affaire mais les évènements d'avant ne lui donnait pas droit de jugé l'asiatique.

- Tora... je veux savoir qui tu es, raconte moi tes joies et tes douleurs anciennes. Je ne te jugerais pas cette fois... car après... je vais te dire pourquoi je suis moi.

Alors résonnait dans sa tête le torrent d'insulte de son père, les folies de sa mère, le mépris des autres, le vide laissé par sa soeur morte trop tôt et surtout mais surtout, le chuchottement revenu d'outre-tombe de celui qui avait manigancé sa perte autrefois, ayant presque enfoncé le dernier clou de son cerceuil. Ce chuchottement répètait sans cesse ce qui avait bien faillit le rendre complètement fou des années plus tôt.

* Tu sais, tu n'es qu'une salope juste bonne à se faire baiser. *

Habituellement, tout ça était en sourdine, il les enterrait pas sa vengeance perpétuelle contre l'humanité mais cette fois, peut-être qu'en affrontant directement cette réalité, il réussirait à passer par dessus. Peut-être que Tora était la clé du cachot de son éternel condamnation.

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Ah… il ne voulait pas finalement. Ce n’était pas lui pourtant qui l’avait couché sur le lit? Il devait avoir halluciné dans ce cas, oui, probablement. Non, mais, qu’il lui dise que dans le fond il se foutait de lui! Qu’il était juste une putain de roue de secours ou plutôt une catin de secours! Il serra les poings entrant ses ongles dans la chaire de ses mains. Tora se sentait comme lors de sa fuite… La colère l’avait rongé jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus. Il ferma les yeux ne voulant pas voir Elric. Il ne porta pas attention au poids sur son ventre, ni à la caresse sur sa peau. Il n’y avait rien à espérer là-dedans de toute façon. Et puis, il lui posa des questions… Son ex se moquait vraiment de lui! Pourquoi… facile… clients… pfff. Il n’avait pas envie de répondre, mais peut-être que ça le boucherait et qu’il arrêterait de jouer avec lui! Il ouvrit la bouche pour répondre, mais l’Américain dit encore une chose qui lui fit froncer les sourcils. Bien sûr, comme s’il s’y intéressait vraiment à ce qu’il avait vécu! Pour quelqu’un, qui lui avait dit de se la fermer la dernière fois qu’il avait parlé de son passé, dire qu’il ne le jugerait pas cette fois était difficile à croire. Oh et après il allait savoir pourquoi Elric Marsh était ce qu’il était. Surprise! Il n'était pas certain s’il voulait le savoir maintenant.

Le jeune homme se lécha les lèvres, puis réfléchit un moment aux mots qu’il allait dire, parce qu’avec cette colère, il pourrait très bien dire des choses qu’il ne pensait pas. Il soupira, puis desserra l’un de ses poings où le sang avait commencé doucement à sortir des petites plaies.

- Pourquoi…? Je vais commencer par le début de mon histoire comme ça tu vas comprendre pourquoi je suis devenu hôte.

Il était encore énervé et ça s’entendait, il prit une bonne respiration et se lança enfin.

- Du plus loin que je suis capable de me souvenir, je n’ai jamais connu mon père. Je ne connais ni son nom ni ce qu’il fait dans la vie, mais ce que je sais c’est que c’est un Américain. Bref, tu te doutes bien que j’ai dû demander à ma mère… où il était, c’est là que tout a basculé. Je devais avoir quatre ans quelque chose comme ça, en tout cas, ça ne l’a pas empêché de lever la main sur moi et de m’insulter en anglais. Au début je ne comprenais pas du tout ce que je lui avais fait, mais c’était assez grave pour qu’elle m’envoie un certain temps chez Hana…

Tora prit une pose ce qui allait suivre, lui était énormément pénible… plus que tout le reste peut-être même. Sa mâchoire se crispa légèrement, mais il se remit à parler.

- Au début j’étais content d’être avec mon ami, mais je l’ai vite regretté… La nuit… la nuit, son père entrait dans la chambre et venait me chercher… Il me disait toujours de ne rien dire à personne, et qu’il m’aimait… Tout ça en m’obligeant à lui faire des fellations… Le pire dans tout ça c’est que Hana s’en est rendu compte une nuit et il nous a suivis. Il a tout vu… son père lui a dit que plus tard ce serait son tour de profiter de moi… ce qu’il n’a jamais fait. Quand ma mère est revenu me chercher, je ne suis plus trop certain, mais je crois avoir vu une liasse de billets être mis dans son sac à main. Mais je suis certain par contre du sourire qu’ils se sont échangé… j’en ai fait des cauchemars…

Il se rendait compte en se souvenant que cet épisode était en fait le réel commencement de sa prostitution… Il aurait préféré ne pas se souvenir finalement. Ueno ouvrit les yeux et chercha à se redresser, ou du moins se recouvrir avec son kimono. Il se sentait tellement sale. Il repoussa Elric sans délicatesse aucune et se mit à se frotter avec les bras avec le tissu du kimono rendant ses bras rouge sang. L’odeur de tabac, d’alcool et de sang devait partir de sur lui. Des larmes se prirent naissance aux coins de ses yeux, mais ne coulèrent pas sur ses joues. L’Asiatique se calma lentement en entendant la voix de son ex, mais se recroquevilla sur lui-même ne voulant pas qu’il le touche.

- A-après ça… une femme différente venait à la maison à chaque semaine. Ma mère disait que ce n’était que des amies… bien sûr… des amies qui paies pour que ton fils leur dise qu’elles sont belles qu’il a envie de leur faire du bien… grosse pétasse! Il leur faisait du bien, oui au point où elles en jouissaient! Mais ce n’était pas assez non! Ensuite ça a été les professeurs… Puis de nouveau monsieur Îto… la fois de la voiture... Hana était là, et le petit Tora devait avoir douze ans à ce moment-là… oui c’est ça, parce que Hana en avait seize.

Il parlait maintenant de lui à la troisième personne, comme si parler de lui comme ça l’éloignait de son passé. Lui se sentait un peu soulagé de se dissocier de cet enfer, mais le mal était toujours là. Le jeune homme se mit à rire, mais un rire triste. À quoi il jouait? Il n’était qu’une loque, une pute déjà fini. Mais il devait terminer le résumé de sa vie de merde.

- Celle qui l’avait déposé le matin même était là… Elle l’a attaché, puis l’a masturbé pour le laisser à ses deux « clients », avant de se mettre à filmer...Un nouveau film pour sa collection… Hana n’a rien fait, ou plutôt a demandé à ce qu’on arrête, mais il c’est fait foutre dehors de la voiture. C’était la dernière fois que les deux jeunes se voyaient… Vers quinze ans, Tora était devenu quelconque, presque personne ne venait demander pour ses services. Il pouvait enfin se concentrer sur autre chose. C’est dans ces environs là qu’il a rencontré son premier petit ami. Un gars très bien… qui était straight… enfin c’est ce qu’il croyait au début avant qu’il ne lui demande de sortir avec lui. C’était un peu de joie dans sa vie… pendant presque un an… jusqu’à ce qu’il se rende compte que ce beau parleur baisait aussi sa chienne de mère! Gross! Tora a pris le strict minimum, c'est-à-dire de quoi se faire un peu d’argent avant de se trouver des petits boulots. Il a dû arrêter l’école, travailler, et quelques amis l’ont hébergé le temps qu’il se remette sur ses pieds… pendant deux ans, deux ans, ça a très bien marché. Tout allait bien pour lui, mais le monstre s’en est mêlé et plus personne n’a voulu engager le jeune homme. Qu’est-ce qui lui restait à faire? Hein? Se prostituer?!! Encore! Non, ce n’était pas une option. Puis il y a eu cet homme, il a seulement donné sa carte… une semblable à celle que tu as… C’est comme ça qu’il… que je… suis devenu un hôte. Je n’avais plus nulle part où aller et c’était le seul à se foutre de qui pouvait être ma salope de mère. Ce n’est pas une deuxième nature… c’est un système de défense… enfin, ça l’ait uniquement lorsque je ne veux pas que les gens en sachent trop sur moi. Eh non je n’ai jamais, j-a-m-a-i-s couché avec d’autres clients, tu es le seul. Est-ce que ça te rassure?

Tora recommença à se frotter plus fort la peau. Il avait vidé son sac et il n’espérait pas, mais vraiment pas que son ex lui dise qu’il n’était pas sale. Parce que de toute façon ce n’était pas vrai, il l’était jusqu’aux os. Son être au complet était souillé. Et puis, probablement qu'il l'avait dégouté pour toujours.

Il le laissa parler, n'ayant aucun mot pour arrêter le flot continuel d'une histoire dont il pouvait comprendre toute la souffrance. Cette femme, sa mère qu'il avait lui même tué... elle aurait du mérité mille autres douleurs avant d'avoir le droit à l'agonie et à la délivrance de la mort. S'il aurait sû avant... s'il aurait accepté avant... Elric se colla contre le dos de l'asiatique et attrapa ses bras pour l'arrêter qu'il ne se frotte d'avantage. Il savait qu'est-ce qu'il faisait, que c'était une compulsion, une peur d'être sale. Autant que l'on puisse essayer de se laver, on se sens toujours sale. Il comprennait la réaction de Tora, car quelque fois encore, lorsque le niveau de stress montait trop et qu'il ne prennait pas de médicament, il rechutait. C'était un peu la cause du début de son alcoolisme aussi. Une fois il en avait eu assez et s'était saouler la gueule pour la première fois de sa vie, il devait avoir au moins vingt-deux ans. Mais bon, lui sa compulsion avait été plus d'une autre nature... pendant longtemps ses ''amis'' proches avaient cru qu'il était anorexique a cause de sa tendance à se faire vomir jusqu'au sang.

- Excuse moi d'avoir douté de toi... C'est juste... c'est juste que je peux pas dire que je suis entouré de gens fiable... avec ce que je fais dans la vie...

Quand on travaille dans le domaine de la criminalité au aussi de la politique, c'est vrai que la fiabilité était souvent en doute et que le mensonge était de mise. Surtout que ça ne faisait pas très longtemps qu'il avait réussit à faire disparaitre des rumeurs qui n'étaient pas des rumeurs.

- Jusqu'à mes seize ans, ma vie familiale se résumait à caché à ma petite soeur que mon père battait ma mère. Il le faisait souvent et avant qu'elle ne soit au monde, il le faisait devant moi. Scolairement, en sport, en musique et tout ça, je devais performer toujours plus sans jamais que mon père ne soit satisfait des résultats.

L'américain avait empilé depuis qu'il savait parler des trophés et des médailles jusqu'à son troisième secondaire où il avait presque tout abandonné. À ce moment là il savait parler parfaitement trois langue, jouait du piano, de la guitare acoustique et électrique, du violon et il savait lire et écrire la musique sans aucun problème. Il avait gagné plusieurs concours de poésie, de gymnastique, art de combat diverses et de beaucoup d'autres choses qu'il se foutait royalement.

- Quand ma soeur s'est faite assassiné, tout à déboulé. Pendant que ma mère devenait folle à la maison, j'ai découvert à l'école mon homosexualité. Fallait absolument pas que ça se sache par contre. Ça devient un peu plus difficile à raconter ce bout là, pour moi c'est un peu confu. Je peux dire part contre que la nuit, a cause de mon insomnie, je sortait pour aller me battre et défouler ma colère. Le jour je jouais aux amoureux secret avec un garçon et lorsque je rentrais je m'enfermais dans ma chambre pour ne pas être mêlés à la chamaille perpétuelle entre mes parents. Mon père, Anthony, à fait venir un docteur une fois. Je sais maintenant que c'était son médecin personnel et qu'il lui obéissait fidèlement. Il m'avait prescrit ce qui était supposé être un anti-depresseur alors qu'en dehors de consommé un peu de marijuana, je savais que je n'avais aucun problème. Ça n'a pas empêcher mon père à m'obliger de les prendre. Il est parti une semaine pour je ne sais trop où un peu après, me laissant seule avec ma mère qui délirait et qui faisait tout comme si Elianne était toujours en vie. Elle a essayé de me toucher pendant ce temps-là puis même après le retour de mon père. Je lui ai alors fait un refus catégorique et elle s'est tué. J'étais seul avec lui.

Tout ça, ce n'était que le prologue de sa malchance. Il y avait eu Alicia, cette gamine de treize ans à l'époque qui avait été ''engagé'' par son père par la suite pour être la femme de ménage et etcetera. Tout ça c'était peu comparé à après. De vivre sous le même toit que Anthony Marsh, de vivre seul avec lui ( ou presque seul ) n'était que le signe qu'il allait tomber aux enfers.

- Le pire fut quand j'eu dix-sept ans. Il a découvert que j'étais gay et malheureusement pour moi, il était complètement fou et homophobe. Je n'ai presque jamais eu aussi peur de toute ma vie que le moment où il a mit son arme à feu entre mes dents. La première balle était à blanc qu'il avait dit. Huit jours. Il m'a séquestré pendant huit jours et l'une de ses journées, c'était vers la fin, il m'a donné pour une heure à l'un de ses amis, un vrai salaud. J'en avait tellement marre de tout ça que lorsque mon petit-ami est entré pour me faire sortir de là, je l'ai tué. Ce n'est pas un souvenir très clair mais je l'ai tué. Anthony à fait disparaitre toute preuve en me poignardant après et nous déportant dans un bois. C'est après cet ''incident'' que j'ai aménager à New-York. Mais là aussi tout à chier. En dehors des incidents à l'université, j'ai voulu me débarasser de mon père, pour ne plus qu'il ne se mêle de ma vie, il m'a donné un ans pour que je lui rembourse un million et demi. Et il y avait ce salaud de Samuel, son ami, qui s'était mit en tête de continué de m'abuser. Il m'a drogué et filmé. Quand je me suis réveillé ajeun, il m'a... obligé à regarder le film tout en me violant à nouveau. Il m'a menacer avec cette casette, il ne voulait pas non plus que je ne couche avec personne d'autre. Je sais pas comment j'ai fait, mais j'en suis arriver à la conclusion, pour pouvoir rembourser mon père tout en me vengeant de ce connard de... je me suis...

C'était là le point culminant de l'histoire où du moins, là où il y avait un point majeur. C'était à ce moment là où il avait atteind le fond le plus bas de la société. Dire qu'il s'en était sorti. Quelque fois encore il se disait que s'était impossible et son esprit le ramenait au début de l'histoire, dans la prison qu'avait constitué la chambre de son père. Dans ces moments là, comme maintenant, sa respiration devenait effreiné, son coeur cognait si fort dans sa poitrine qu'il lui faisait mal et ses souvenirs devenaient insupportable. Elric trembla contre son amant et le serra plus fort contre lui. On aurait pu croire qu'il sanglotait mais ses yeux fermés n'annonçaient aucune larme. Sa voix qui déjà était basse mais colérique devint un murmure fatigué.

- ... je me suis prostitué... J'aurais pas dû te dire ça la dernière fois... mais... toute ta personne est une confrontation à tout ce que j'essais d'enterrer... Mais tu vois ? Je peux te comprendre...

Dans ses derniers mots, sa voix trahissait son angoisse qui venait de réaparaitre soudainement. L'américain se rendait bien compte que maintenant que tout ce qu'il n'avait jamais dit, accablé par la honte et sa faiblesse, était dit. Ce qu'il craignait le plus au monde à cet instant, c'était de se faire rejeter par Tora pour ce qu'il lui avait révéler. Dans un certain sens, il le méritait comme c'était ce qu'il lui avait fait. Si ça arrivait, il s'imaginait déjà se mettre une balle dans la tête.

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Il le touchait et en plus il l’empêchait de retirer la saleté qui était sur lui. Il n’avait pas le droit! Non, il n’avait pas le droit… mais il s’excusait. Tora se calma presque complètement. Il savait qu’Elric ne le laisserait pas recommencer, ou même partir sans qu’il ait écouté son histoire à lui. Il ferma les yeux une nouvelle fois et écouta la triste histoire qu’était la vie de son ex. Beaucoup de choses s’éclaircissaient dans sa tête au fil des mots qui sortaient de la bouche de l’Américain. Il fut quelque peu surpris en sentant Elric trembler et le serrer plus fort contre lui. La raison expliquait très bien la réaction, mais il ne s’y habituait tout simplement pas. La conclusion était que lui non plus n’avait pas été chanceux, mais lui avait décidé de son plein gré de vendre son corps. Bon de ce qu’il comprenait, c’était qu’il n’avait pas véritablement eu le choix… mais ce n’était pas la même chose qu’il avait vécu. Il ne pouvait donc pas dire qu’il pouvait comprendre. Ils en avaient tous les deux souffert, mais la ressemblance entre les situations s’arrêtait pour ainsi dire là. Surtout que l’Américain disait presque que sa présence le blessait à chaque fois un peu plus. Il resta muet un moment, puis il posa ses mains sur les bras de l’homme derrière lui. Il ne pouvait pas être méchant avec lui, c’était tout simplement impossible, et ce, même s’il savait qu’il n’avait aucun sentiment pour lui, ou plutôt qu’il le détestait.

- Let me heal your wounds… I'll be your crying shoulder or whatever you want me to be. It seem like you need this more than me.

Ce qu’il disait, il le pensait sincèrement. Il ne pouvait pas laisser Elric à lui-même… et en même temps il ne pouvait pas rester lui non plus seul. Pas après tout ce qu’il avait dit et entendu. Le jeune homme fit desserrer l’emprise que son ex avait sur lui pour pouvoir lui faire face. Il avait besoin de voir la douleur sur ce visage. Il avait besoin de voir l’homme derrière ce mur de glace. Il ouvrit les yeux, mais n’était pas certain de ce qu’il verrait, il ne dit rien en lisant l’expression… Non, tout ce qu’il fit fut de passer ses bras autour de lui. Son cœur se serra un peu. Que pouvait-il faire de plus? C’était si compliqué de prendre le poids de quelqu’un sur ses propres épaules. Peut-être qu’il n’y avait rien d’autre à faire. Juste être là, sans dire un mot. Une présence chaleureuse. Tora enfui son visage dans le coup de son ex par pur réflexe comme si cette proximité de plus allait aider à apaiser leur souffrance.

Les larmes finirent par couler sur ses joues, il n’en pouvait plus. Son corps fut secoué de sanglots. Pourquoi voulait-il consoler Elric, alors qu’il savait pertinemment qu’il ne l’aimait pas? Il était juste un imbécile, personne ne pouvait l’aimer pour ce qu’il était réellement. Non, il n’était qu’un objet, une pute. On ne s’attache pas à ce genre de chose. Ce n’est pas comme avec un animal, où il y a quand même un lien affectif… De nouveau il serra ses poings, les serrant jusqu’à ce que ses jointures deviennent blanches et qu’il sente une nouvelle fois ses ongles entrés dans sa chaire. Pour l'instant il resterait muet, Elric ne devait pas savoir ce qui se passait dans sa tête… oh et puis, qu’est-ce qu’il ferait s’il savait? Rien. Rien du tout, parce qu’il ne s’intéressait pas vraiment à lui et que ce qu’il disait ce n’était que pour se donner bonne conscience. Son corps fut de plus en plus secoué par les sanglots. Tellement qu’il décida de repousser l’Américain. Il ne pouvait pas le regarder en face. Il porta les mains à son visage et se mit à se griffer. Peut-être que c’était lui qui avait besoin d’aide finalement…

- Don’t touch me… don’t come near me… I-it’s not true, it’s only a dream… yeah a bad dream! I’ll wake up soon… soon.

Il réagissait de la même façon que lorsqu’il était petit et que le soir, il se retrouvait seul dans sa chambre. Il se blessait jusqu’à ce que le sang coule assez pour le calmer et ensuite il serrait contre lui le conte de la belle au bois dormant. Peut-être que pour un garçon c’était étrange, mais il espérait que comme elle quelqu’un viendrait pour le délivrer de ce cauchemar provoqué par la méchante sorcière. Ueno se recroquevilla sur lui-même. Il voulait mourir… c’était sûrement moins douloureux que de recommencer à oublier tout ça… et surtout Elric. Oublier qu’il avait recommencé à éprouver ce sentiment que l’on appelle amour.

- Dors… dors… demain sera plus beau… dors… dors tout n’est que rêve… dors…dors…

Tora ferma les yeux, il savait qu’il délirait complètement. Qu’il offrait un spectacle disgracieux aux yeux des autres… ou plutôt de son ex. Il lui avait pourtant dit qu’il voulait guérir ses blessures, mais le pouvait-il vraiment… en tout cas, pas dans l’état où il était présentement. Il ne se surprenait pas de comprendre pourquoi Elric ne l’aimait pas… ni personne d’autre d’ailleurs…

- It’s hurt…

L'américain se sentait étrangement heureux d'entendre que Tora n'allait pas l'abandonner et encore une fois il se traita de salaud pour être parti alors que son amant avait eu besoin de lui. Il avait tout simplement prit la fuite cette fois là, lui qui depuis qu'il avait commencé à étendre son empire malsain s'était présenté comme un requin d'affaire imposant qui ne reculait devant rien, il avait eu peur. C'était un sentiment qu'il aurait voulu éloigner de lui à tout jamais tout comme les autres que l'asiatique lui avait et faisait subir. C'était ce en quoi Tora était différent de bien d'autre homme qu'il avait rencontré, il avait perçé à jour son masque d'anti-émotivité. Et puis l'hôte rechuta, le mal dont il souffrait le consumait à nouveau. Le visage d'Elric changea d'expression, la tristesse qu'il éprouvait n'était plus pour ses pitoyables jeunes années. Pourquoi il n'y avait que lui qui arrivait à le faire réagir comme ça ? Son amant délirait. Si c'était ça qu'il appelait un cauchemard... s'il fallait seulement que ce ne soit qu'un rêve, ce serait le réveille qui serait cauchemardesque... En le voyant se recroqueviller et en remarquant les marques qu'il s'était fait sur le visage, le Marsh vérouilla toute émotion, le temps de s'en remettre.

Ses doigts s'enfouirent tendrement dans les cheveux mauve de l'asiatique pour aller soutenir la tête et doucement il la ramena sur ses genoux. L'hôte fit un mouvement brusque pour l'éloigner de nouveau mais il se raccrocha cette fois-là et il colla l'asiatique à lui. Elric flatta d'un geste affectueux la chevelure soyeuse de Tora. Son regard se fit doux pour celui-ci et il se mit à le bercer comme il le faisait des années plus tôt quand sa soeur était triste ou n'arrivait pas à s'endormir.

Et alors il fit entendre sa voix, qu'il remaîtrisait complètement, ayant chassé toute trace de la faiblesse qu'il avait pu démontré à Tora depuis qu'ils s'étaient retrouvés. Il devait être fort s'il voulait le rassurer et le protèger. Le Marsh ne parla pas, il chanta d'un ton juste, des paroles qui sur-enrichirait sur les dernières paroles de l'hôte.

- It hurts when you need me, And I can't break your fall, It hurts when you can't see, And it hurts... And it hurts when you're lonely, And I'm standing right beside you there, And it hurt when you told me, That you told me that you tried this on your own... Hope you never hurt, Hope you never cry, Hope you never lose your way tonight, Hope you never crumble, Hope you never fall, Hope you never throw away the...

Un coup sur la nuque, il mit K.O son amant. Lorsqu'il se réveillerait, se serait un nouveau matin radieu et la plupart de ses problèmes seraient réglés. Oui, c'est ce qu'il fallait faire pour ne pas rempirer la santé mentale de ce gosse. Il en avait déjà assez sur ses épaules avec son propre passé, il ne lui donnerait pas le fardeau du sien. Sauf qu'il était déjà au courant de certaines choses, il ne restait qu'une seule option. Et puis, ça règlerait définitivement ses propres problèmes. L'américain sortie du lit en déposant le plus confortablement possible son amant sous les couvertures se dirigeant ensuite vers la salle de bain de la chambre. Il ouvrit la lumière en y entrant et alla se poster devant le mirroir où il s'y divisagea quelque secondes avant de défiger pour retirer ses vêtements. Elric ne garda que le boxer noir moulant et les bijoux dont il était affublé. Ceux-ci lui rappelèrent Tarkan et les quelques mois qu'il avait passé là-bas. Il observa dans le mirroir ce qu'il pouvait voir des cicatrices dans son dos, il y en avait une trentaine et il se mit à compter tout haut le nombre de fois où il avait pensé à se tuer dans la journée.

- Une en me levant car je savais que ma journée allait être merdique. Deux quand Alicia M'a fait le rappel que c'était ce soir la fête. Trois, pendant que je choisisais le costume que j'allais porter. Quatre, lorsque je suis entré dans la salle. Cinq pendant que je parlait à Tora dans la salle. Six, lorsque j'ai pensé que s'il m'abandonnait c'était la fin. Et sept, il y a tout juste quelques instants.

Sept, il commençait à y penser de plus en plus souvent. Il prit sur le comptoir la lame qu'il avait laissé là lorsqu'il n'avait pas eu le temps de faire dans l'immédiat celle de sa première pensé en se levant. Il appliqua la lame sur sa peau, parallèle aux autres, à la fin de la ligne. Il y ouvrit une coupure net, sans hésitation mais juste assez profonde pour y laisser une belle cicatrice. À la suite, il recommença six autres fois. Une fois terminer, il retourna à pas lasse dans la pièce principale, donc la chambre, et fouilla dans ses affaire pour y sortir une bouteille de porto, une ceinture, une seringue et un petit pot de liquide incolore. Sur l'étiquette de la bouteille de verre, l'on pouvait lire ; Heroin. Il commença par ouvrir sa boisson dont il prit une grande gorgée. Il la garda ensuite bien serré entre ses dents pendant qu'il enroulait la ceinture autour de son bras droit. Il prit ensuite la seringue qu'il déballa et qu'il piqua au travers du bouchon de liège de la substance chimique. Il en profita pour lever la tête et prendre une autre bonne goulée avant d'extraire une bonne quantité de la drogue, sans toutefois en prendre une dose létale. Elric déposa le flacon sur le comptoir, puis abaissa le siège et le couvert de la toilette où il s'assisa ensuite. Il appuya l'aiguille dans le plus de coude de son bras droit, prennant entre ses dents le bout de ceinture pendouillant pour serré plus fort son bras.

Il enfonça l'aiguille, et injecta le produit. Il retira la seringue et son garrot improvisé, puis il rejeta la tête vers l'arrière, yeux fermés pendant un peu plus d'une minute. Quand il re ouvrit ses paupières, ses yeux étaient devenu plus vide et plus terne encore. Il se leva, d'un mouvement automatique et alla une nouvelle fois dans la chambre. Il prit dans son sac de voyage son pistolet et se traina devant la fenêtre d'où il écarta un pan de rideau qui laissa passer sur son corps presque nu la lueur blafarde de la nuit. Elric éleva son arme à sa tempe, sans hésiter, il jeta un dernier coup d'oeil derrière lui, à Tora dont il n'aurait jamais dû parler de ce qui était arriver avant. Il n'aurait pas dû partager la vérité avec qui que se soit. Bizarrement, il ne voulait pas règler ça en tirant une balle dans la tête de l'asiatique, il voulait en finir convenablement. L'américain appuya sur la gachette. CLAC. Pas de bout de cervelle étampé sur les murs, pas de sang. Pas de fin. Le chargeur était vide.

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Oui, ça lui faisait mal de penser comme ça. Il ne pouvait pas juste sombrer dans le néant bientôt? Un frisson le parcourut en sentant les doigts dans ses cheveux. Pourquoi Elric le touchait? Il ne pouvait pas vouloir le calmer, ou quoique ce soit de similaire, c’était impossible. C’est pour ça en partie qu’il eut un brusque mouvement de recul. Il ne put cependant pas luter lorsqu’il le ramena à lui. Tora se laissa finalement aller contre son ex, il ne se sentait pas mieux, mais cela signifiait quelque chose, non? Il se laissa bercer au son de la voix de l’Américain, puis tout à coup ce fut le noir complet.

Que s’était-il passé? Il porta la main à son visage sentant sous ses doigts les marques qu’il s’était faites. Son regard parcourut la pièce, il n’était plus trop certain de l’endroit où il se trouvait. Oh… merde, ça lui revenait. Il se redressa, mais une douleur à l’arrière de la tête lui fit changer d’idée. Il se laissa donc retomber doucement contre l’oreiller. Pourquoi il avait mal comme ça? C’était la faute de Elric? Où était-il d’ailleurs? Il entendit du bruit, mais ne put relever la tête tout de suite pour voir ce qui se passait. Le jeune homme ferma les yeux, puis retenta de se lever. Cette fois-ci la tentative ne fut pas soldée par un échec. Il serra contre lui le kimono et posa finalement ses pieds sur le sol étrangement glacé. Un frisson le parcourut, il avait froid tout à coup. Ses pas peu assurés le menèrent là où se trouvait son ex. Ce qu’il vit le laissa sans voix. Il n’allait pas… Non! Tout ça, c’était de sa faute, s’il n’avait pas rechuté aussi. Il sentait la culpabilité le commencer à le ronger.

Tora ferma les yeux se sentait de nouveau étourdit. Il ne voulait pas voir la pièce se mettre à tourner autour de lui et encore moins Elric avec cette arme à feu entre les mains. Il s’attendait à entendre le coup de feu, ne sachant pas qu’il avait déjà eu lieu, et ce, sans résultat. Il ne savait pas trop s’il devait se sentir soulagé ou bien paniqué. L’Américain n’était pas mort c’était l’important, n’est-ce pas? Ueno se laissa tomber sur le sol, ses jambes ne le supportaient plus. Un soupir réussi à franchir ses lèvres, finalement il se sentait soulagé. Il n’allait pas se retrouver seul… en tout cas pas tout de suite. C’était égoïste comme pensée, mais il ne pouvait pas s’imaginer qu’Elric part en le laissant en vie. Il n’avait pas le droit… Ça aurait été trop cruel… trop cruel. Des larmes se mirent à couler sur ses joues et son souffle se fit plus court. Il n’entendait plus rien, qu’un petit bruit agressant. Tora ouvrit la bouche, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Tous les sons étaient pris dans sa gorge. Il avait l’air de quoi encore?

Il porta une nouvelle fois les mains à son visage. Un goût amer se déversa dans sa bouche. Il ravala, puis ouvrit les yeux. Il ne chercha pas à croiser le regard d’Elric. Il ne pouvait pas le regarder dans les yeux pas après ça. Lui avait eu le courage d’aller jusqu’au bout… enfin, c’était son intention, mais ça avait raté et lui le pauvre petit n’avait même pas eu le courage de faire quoique ce soit pour se sortir de son propre enfer. Il se sentait tellement inférieur en ce moment. Il chercha à se relever, ce qu’il réussit, mais ce pas sans mal. Lentement il se dirigea vers le lit. Se saisit de son sac et l’ouvrit. Il sortit son portefeuille et l’ouvrit. Quelque chose en tomba et il le ramassa d’une main tremblante. C’était la carte qu’Elric lui avait donnée la première fois qu’ils s’étaient vus. Il la serra entre ses doigts et se dirigea vers la salle de bain. Tora ne réussit cependant pas à se rendre à destination, ses jambes l’avaient encore lâché. Il ne bougea plus, fixant un point dans le vide. Ses lèvres se mirent à bouger, mais toujours aucun son ne sortait. Un tremblement le secoua, il en lâcha le petit bout de papier et se replia sur lui-même.

- N-no… don’t go…

Finalement, il avait réussi à faire sortir des sons. Il ne savait pas ce qu’il avait dit… Disons qu’il était ailleurs et comme le bruit n’avait toujours pas arrêté, il n’entendait toujours rien. Les larmes terminèrent leurs courses sur le dos de ses mains.

L'américain abaissa son arme. Sa première pensé alla pour Alicia, ce devait être elle qui avait remplacé son chargeur plein pour un vide. Alors elle avait remarquée... Ses pensés se tournèrent ensuite vers Tora lorsqu'il entendit du bruit. Il s'était réveillé ? Qu'est-ce qu'il avait vu ? Elric se retourna à demi, le visage fermé. Il le fixa, la tête ailleurd jusqu'à ce qu'il retombe. Puis en entendant la voix de l'asiatique la surprise apparue sur ses traits. Qu'est-ce que..? Il..? Son arme à feu lui échapa des mains et la bouteille qu'il tennait toujours fermement entre ses dents alla se casser au sol. Il se précipita, se laissant tomber trop brusquement par terre pour prendre son amant. Il prit dans l'espace de ses bras le jeune homme, le serra contre lui, accotant ensuite son menton sur son épaule gauche. Avec la bouche près de son oreille, il murmura.

- Hey...

Avec leurs corps aussi près, il pouvait entendre le rythme effrené du coeur palpitant de Tora. D'une certaine manière, il le trouvait mignon à ce moment là. Son sang se mit à bouillir dans ses veines, une euphorie synthétique lui montait à la tête alors que l'exitation faisait gonfler son pénis. Il avait envie de l'asiatique, là, tout de suite. Sauf que celui-ci n'allait pas bien, il ne pouvait pas faire ça... Bien qu'il le savait, il sorti la langue pour lècher l'oreille à sa porté, ensuite la happa avec les lèvres et le bout de ses dents. Les doigts de sa mains droites dansèrent sur l'abdomen de son amant, caressant au passage ses tétons dans l'espoir de les sentir se dresser, sa main gauche se refermant elle sur l'entre-jambe. Il exita manuellement cette parti là, parti dans son délire égocentrique ayant pour but de se satisfaire au profit de quelqu'un qui n'était visiblement pas dans un bon état pour, de manière à combler aussi le vide de son égau encore chambarder par des émotions négatives tel qu'un autre de ses suicides ratés.

- Tora... I don't go anywhere... laisse moi te consoler...

Tout contre son amant, il avait envie de rester comme ça et encore plus, jusqu'à ce qu'une quelqu'on que fin du monde arrive et que leur deux coeur cesse en même temps. Elric était un peu étourdit mais c'était vraiment ce qu'il voulait. Au diable la brûlure dans ses veines et le légé mal de coeur. Il fallait juste pas qu'il vomisse, si ça commençait, ça n'allait pas arrêter. Tout mais pas que ça recommence comme dans le temps, avec ce salaud de Samuel. C'était lui qui l'avait drogué, qui l'avait shooter à l'héroïne en premier... C'était de sa faute, il avait manipulé le destin pour le faire tomber plus bas, toujours plus bas... Le Marsh cessa de jouer après le corps de Tora, le serra simplement fort dans ses bras et ferma les yeux. Il aurait voulu dire quelque chose, pour se reprendre, faire comme si tout allait bien. Quel couple est-ce qu'il faisait ? À chaque fois que l'un essayait d'aider l'autre, ça terminait toujours qu'il était plus mal. C'est sûr que d'être complètement défoncé ne l'aidait pas...

- To...ra...

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Il sentit autour de lui les bras de quelqu’un. Il n’y avait aucun doute à savoir l’identité de la personne, mais même s’il sentait les bras autour de lui, il n’arrivait pas à se persuader de la réalité de ce contact. Ses yeux se fermèrent, puis s’ouvrir, et ce, plusieurs fois. Il était encore coupé de la réalité, pourtant les caresses sur son corps laissaient faire entendre une respiration lourde. Lourde et sensuelle. Si son corps avait fait passer l’information à son cerveau, puis à sa gorge, une douce plainte se serait échappée, mais ce n’était pas le cas. Tora avait plutôt l’air d’une poupée de chiffon. Une poupée de chiffon qui respirait.

Les sons étaient toujours des bourdonnements à ses oreilles. Il n’entendait pas ce que disait l’homme qui le tenait dans ses bras. Sa gorge brûlait, ses muscles étaient contractés… c’était insupportable.

Plus rien, il n’y avait plus de caresses, seulement une douce chaleur qui l’entourait. Le jeune homme ne bougeait toujours pas. Qu’est-ce qui pouvait se passer dans sa tête? Y avait-il une quelconque activité, ou bien rien? Pour dire la vérité, il se passait en boucle le suicide de monsieur Itô. L’image était nette comme si cela c’était passé à l’instant. Il n’y avait aucune comparaison à faire avec la tentative d’Elric, mais… il y avait quelque chose de différent dans ces images. C’était peut-être parce qu’elles n’étaient pas aussi tristes que dans son souvenir. Un soulagement c’était ça… Il s’en rendait compte à présent… c’était grâce à l’Américain.

- E-elric… don’t go… don’t leave me without a word… or else I’ll die...

Un frisson lui parcourut l’échine, il voulait reprendre les mots qui s’étaient échappés. Il ne voulait pas enchainer son ex, comme lui. Cet homme l’avait attaché à lui au moment où leurs regards s’étaient croisés. Tora ne voulait pas l’emprisonner comme un animal domestique. Cette bête sauvage ne lui en voudrait que plus s’il osait. Il sortit de son état second, et remarqua que son corps avait réagi de sa propre volonté… enfin qu’il réagisse surtout aux incitations des mains d’Elric. Par réflexe, il repoussa son ex et cacha la partie bien spécifique de son anatomie, qui avait répondu. Mais c’était trop tard, et ce, depuis un bon moment déjà. Et puis, ce n’était pas comme si son ex ne l’avait jamais vu.

- J-je…

Il ne comprenait tout simplement pas comment c’était arrivé. Du moment où il avait repris conscience, à celui où il l’avait vu le fusil à la main… mais en fait la question la plus importante était : qu’est-ce qu’ils faisaient à mi-chemin entre le lit et la salle de bain? Il sursauta et baissa la tête sur le côté. Pourquoi se sentait-il encore comme une proie? C’était impossible pour lui d’être un prédateur? De toute évidence, il n’avait pas ce qu’il fallait.

- Why..?

- What why ? What you want to know ? Why I just have trying to kill myself ? Or why I have touching you ? Shut up with your stupid question and just open yours legs for me, sweet whore ! I know you LOVE that, little bitch, and i'm here for delivering the performance ! I want to put my dick in the most deeper of your tight ass I can ! Come on ! Come here horny slut ! In sure time, I'll make you screaming my name, bitch !

Le changement s'était vite opéré. Un sourire menaçant trônait sur le visage de l'américain qui avait fièrement dit son discourt avec haine. Quand Tora l'avait repoussé, il n'avait pas bouger plus que de doucement posé une main devant ses yeux. Un rire amer sorti de ses lèvres qui se mirent à trembler. Il serra la mâchoire dans une grimace suggerant la douleur. Quand il réouvrit la bouche, se fut pour prendre de courtes respirations précipités, la cage thoracique palpitante. Puis un autre rire sorti.

- I... I hate you...

Il eu un silence et l'américain bondit soudainement sur son amant. La colère d'une bête assoiffée de sang dans ses traits et les pupilles tellement dilatées qu'on ne voyait presque plus le bleu glacial de ses yeux. Elric maintenait Tora de ton son poids au sol, une main serrant sa gorge et le poing dans les airs, prêt à frapper. Pourtant, il regardait l'asiatique comme s'il ne le voyait pas vraiment. Son poing s'abati sur la mâchoire de son amant, ses jointure craquant au moment de l'impacte dans un bruit sourd. Il releva son poing, jeta un coup d'oeil apeuré au sang qu'il y avait maintenant dessus, du sang qui n'était pas le sien et la lueur de son regard se transforma en détresse. En essayant de s'éloigner le plus vite possible de Tora, l'américain tomba sur le cul.

- It's your fault ! It's your fault if my mind is not clear... It's your fault... if I'm afraid...

Il se recula en utilisant ses pieds et ses mains et quand il eu mit un bon deux mètre entre eux, il s'éttala complètement mais se cacha le visage de ses bras. Sa respiration était bruyante, il toussa, il renifla, il inspira à fond.

- Isn't true... I don't hate you... it's HIS fault... he don't leave my head... I don't want to become like him...

Elric lâcha un long cri, un cri de terreur, d'angoisse, un rugissement de colère et de tristesse à la fois, un appel à l'aide, le premier depuis des années. Derrière la porte de la chambre se tennait sa plus vieille amie, Alicia qui était prête à intervenir en tout moment mais esperant elle aussi que Tora était la bonne personne. Elle attendait presque aussi impatiement que le concerné une personne qui pourrait panser ses blessures et enfin le faire sourire.

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Il venait de dire quelque chose qu’il n’aurait pas dû. La réaction d’Elric était tellement violente, il n’en revenait pas. Il le savait comme ça… enfin presque, il n’en avait vu que peu. Son corps se raidit sous l’effet des mots de son ex. Il avait l’impression qu’il s’agissait de couteaux, des couteaux qui se plantaient en plein cœur. Il n’arrivait même pas à ouvrir la bouche pour protester, pour dire que ce n’était pas vrai. Est-ce que c’était vrai? Bien sûr que non! Tora le fixait, il n’arrivait pas à le quitter des yeux, comme lors du meurtre. Tous ses traits menaçants, mais il n’avait pas peur. Il était seulement blessé. Et son rire n’aida pas les choses.

Le jeune homme n’en revenait pas qu’il lui dise qu’il le détestait. Il ne pouvait pas dire ça, il n’avait pas le droit! Il sentit leurs corps entrer en contact avant qu’il ne puisse comprendre ce qui se passait. Il avait raison, Elric était une bête féroce… et lui sa proie. Ses yeux s’étaient plongés dans les siens, alors que l’air passait plus difficilement vers ses poumons. L’Américain ne le voyait même pas, en fin il lui donnait cette impression. Puis le poing s’abattit sur sa mâchoire. Sa tête frappa le sol, et lui se mordit la langue. Le sang gicla un peu tachant le poing. Sa tête lui tourna et il resta sans bouger un moment, écoutant ce que disait son ex. Cela semblait si douloureux pour lui... Que pouvait-il faire? Il se redressa et s’approcha lentement. Ses doigts se perdirent dans les cheveux du son homme… S’il pouvait encore le considérer comme tel. De son autre main, il s’essuya le coin de la bouche retirant le sang. Tora se blottit contre lui, enfouissant son visage dans son cou.

- You won’t be like him, because you’ve loved someone other than you before… you know what this feeling is… I’m sure that he didn’t loved a single person other than himself…

Ueno posa l’une de ses mains sur le torse de son ex. Il ferma les yeux et écouta le son de sa respiration. Il embrassa sa joue laissant un peu de sang.

- I love you… I love the Elric that make me lost my mind… make me feel that I’m not alone anymore… I love him so much…

Il s’arrêta de parler et avala le sang qui cherchait à sortir de sa bouche. Même s’il saignait il se comptait chanceux de ne pas avoir de dents cassées. Il ouvrit les yeux et se redressa légèrement. Tora posa les yeux sur Elric. Dans son regard il n’y avait pas de pitié, mais il semblait… Ce n’était pas descriptible. Il n’y avait pas de haine, ni de tristesse. Il étira un sourire, si seulement il n’était pas qui il était. S’il avait été quelqu’un d’autre…

Une présence à ses côtés... L'américain fit glisser ses bras doucement et cligna des paupières. Il voulait voir qui était avec lui mais n'y arrivait pas. Pourquoi ? Il étira son bras droit à la recherche de la personne et rencontra une main à laquel il s'accrocha. Qui pouvait bien lui dire qu'il l'aimait ? C'était trop irréel pour lui. Sauf à une époque, un temps lointain, avant le cauchemar. Un sourire forcé pour cacher sa peine se dessina sur son visage.

- Phil... it's you ? I knew... I knew I could never do that to you... It was he who wanted me to do... But how I could do that to you ? I love you ! Stay with me... don't leave me...

Sa vision sembla se réadapter, travaillant comme dans un dessin animé, chaque trait prennant sa place petit à petit. Il vit sa main, liée à celle de l'autre personne puis il vit un trait rouge et fluide couler, descendre sur son bras. Elric leva les yeux, le tableau se complétant à toute vitesse. Une vision d'horreur qu'il avait essayer d'enfouir depuis qu'il l'avait vu était de retour. Devant lui il ne voyait que le visage mort de son premier amour. Il retira sa main au plus vite qu'il le pouvait de celle ensanglanté de son hallucination. La panique s'empara de ses traits mais pourtant il n'arrivait pas à bouger, tremblant.

- I would not... Forgive me ! I never wanted this... It's because of him ! He... Why did you come too...?

Elric recommença à bouger, comme s'il sortait d'un long rêve. Il porta une main à sa tête, dans un geste manquant de coordination puis tranquillement il s'assit, jetant des regards apeurés tout autour de lui. Ses yeux devinrent vitreux.

- Why you had to die ?

Un éclair de douleur traversa son regard et il se coucha soudainement au sol, face contre le plancher et ses mains protègeant sa tête. L'américain se recroquevila sur lui-même avant d'étirer ses jambes au maximum dans une frénésie dont seule l'indice de sa voix pouvait révéler un mal invisible.

- ... Dad... not saying that... STOP ! Go away... Not ! It's not true... THIS IS NOT TRUE STOP IT ! It's hurt... I wanna die...

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Encore... il ne comptait pas pour Elric. Pourquoi aurait-il compté de toute façon? Son coeur se serra en l'entendant dire le nom du seul qu'il avait aimé. C'était douloureux à un tel point qu'il ne savait pas s'il devait simplement laisser Elric avec lui-même. Bon, c'est vrai qu'il aurait voulu être quelqu'un d'autre, mais il ne fallait pas exagérer. S'il n'était pas assez bien pour être avec l'Américain aussi bien en finir maintenant... Pourtant, il ne pouvait que l'écouter dans son délire. Le jeune homme se sentait tellement impuissant devant ce cauchemar. Il s'approcha d'Elric et tendit la main pour lui caresser les cheveux, mais suspendit son geste. Il ouvrit la bouche en l'entendant s'adresser à son paternel... visiblement.

- Yes... he did it Elric, it's him who kill me! He's the one. You're for noting in this. I love you, even if I'm not here anymore... and I know you still love me, but it's not saine for you. I'm sure you'll find someone to love. Please don't stay in the past...

Il avait osé, il n'en revenait pas. Tora porta sa main à son cœur et serra son poing. Il avait profité du fait que son ex était encore dans l'un de ses délires. Il était un monstre, comme ceux qui avaient abusé de lui autre fois. Ueno se gifla mentalement, il devait arrêter ce jeu dangereux avec Elric. Ils y laisseraient tous les deux des plumes sinon… Il se recula et tombe. Non, mais c’est devenu une habitude… Il porta une main à sa bouche. Un frisson lui parcourut l’échine. Que pouvait-il faire pour se rattraper? Le jeune homme se leva et retourna près d’Elric. Lui prend les bras, et le gifle. Une fois, deux fois… Il leva la main pour une troisième fois et c’est lui qui en reçut une. Le sang qui avait cessé de couler recommença.

- Je voulais pas… mais tu disais des trucs…

Tora savait que ce n’était pas une bonne raison pour frapper quelqu’un, et surtout pas l’Américain. Il respira un bon coup et essaye de reprendre la constance de son rôle d’hôte. C’est presque que ça, mais…

- En fait, je voulais te faire prendre conscience de ma présence. Je suis pas un fantôme.

Il se leva et remet son kimono. En peut plus, en peut tout simplement plus. Cherche des yeux la ceinture, et la prend les mains tremblantes… Bordel, il ne voulait pas vraiment partir, mais il ne lui laissait pas le choix. Il serra les poings, puis retourna vers Elric. Il lui prit le visage et l’embrassa sans délicatesse. Ueno avait le droit, c’était son dû!

- Je devrais te détester, mais j’y arrive pas…

Se recule et baisse les yeux en se mordant la lèvre. Bon là ça suffit. Il se dirigea vers la porte oubliant derrière lui son sac, ses sous-vêtements, ses chaussures et…

C'était rare mais au même moment où il entendait son premier amour lui dire que ce n'était pas de sa faute, il pouvait revoir la scène au complet. Oui c'était sa faute, il l'avait... il l'avait poignarder ! Comment est-ce qu'il pouvait se pardonner ce geste là, fait en plus par pur couillardise ? Et puis cette histoire... que ce n'était pas saint, qu'il devrait trouver quelqu'un d'autre... Parce qu'il croyait qu'il n'avait pas essayé ? De toute ses forces il avait essayé mais le vice au fils des années l'avait complètement rongé et peut-être que c'était devenu impossible pour lui d'aimer sincèrement à nouveau. Son amour pour Phil ne pouvait pas être malsain, c'était le seul qui avait été sans violence et sans abus.

L'américain senti une secousse, comme si l'eau calme d'un lac avait été touché par une goutte qui répandit son onde de choc. Une deuxième secousse plus forte le fit immergé de sa torpeur comme un noyé cherchant de l'air. Elric se débatti furieusement sur le coup avant de se rendre compte qu'il était sain et sauf, étendu sur le tapis d'une chambre d'hôtel, au japon et que l'hôte était toujours là.

Des trucs... il avait dit des trucs... Quel genre ? En tout cas, ça semblait assez pour le fâcher et le faire fuir. Alors, pourquoi est-ce qu'il l'embrassa ? Il pouvait pas se décider putain ? Pourquoi est-ce qu'il était fâcher ? Qu'est-ce qu'il avait dit ? Un haut le coeur le prit aux trippes. Oh merde, il allait vomir... il le sentait il allait vomir. Elric essaya de se lever, juste se mettre sur ses genoux fut un effort qui lui donna des chaleurs, ce qui lui donna encore plus envie de dégobiller. Il se remit cependant assez vite debout, dans des gestes manquant de coordination et le pire c'était de marcher pour se rendre. Il se rendit tout de même jusqu'à la salle de bain, oubliant Tora, s'il voulait partir il devait le laisser faire.

Sauf que Alicia ne l'entendait pas de cette oreille et que, petite espionne et maligne qu'elle était, elle condamna la porte de la chambre. Sa mission ; empêcher Tora de sortir pour réunir ces deux-là dans une ''love-love-story''.

L'américain se laissa tomber dès qu'il pû devant la toilette et instanément une gerbe, mélange d'alcool, de bile et d'un filament de sang vinrent se déverser sans grande classe. Une toux douloureuse et creuse le secoua, coupé par un autre vomissement qui lui fit monter l'eau aux yeux par sa force. Il essaya ensuite de reprendre son souffle, le corps encore plus tremblant et faible maintenant. Elric s'assit par terre, le dos appuyé sur le meuble du lavabo, ses yeux se perdirent sur un fixe quelqu'on que, les bras croisés sur son torse, se concentrant sur sa respiration. Inspiré... expiré... inspiré... expiré... inspiré...

- I want it stopped...

Il tourna la tête et vit dans le cadre de porte l'asiatique. Qu'est-ce qu'il faisait encore là ? Il venait se moquer de lui c'est ça ? Elric passa le dos de sa main sur son visage, s'essuyant de la sueur moite le recouvrant.

- Stop make fun of me... Stop... is not funny...

Il remonta ses genoux et s'y cacha la tête, se protègeant aussi de ses bras. Il en était sûr, l'asiatique était là pour se moquer de lui, il n'arrêtait pas de le tourmenter de toute façon. Qu'est-ce qu'il ferait encore là sinon ? À moins qu'il soit là pour se venger. Oui... c'était possible ça, c'était même surement ça ! Tora voulait lui faire du mal, c'est pour ça qu'il faisait tout ça... L'hôte voulait lui faire du mal, il allait le blesser comme son père lui avait fait... ou pire encore ! Son coeur se mit à pomper trop vite le sang ainsi qu'il commença à hyper-ventiler. Et le pire c'est qu'on pouvait l'entendre, de la même voix qu'un enfant terroriser, pleurer.

» Ueno Tora